jeudi 18 juin 2009

recyclage des cannettes


3, 25 milliards : c'est le nombre de canettes vidées en France chaque année, de quoi couvrir la distance qui sépare la Terre de la... Lune, si celles-ci étaient mises bout à bout ! Fabriquées en acier ou en aluminium, elles sont recyclables à 100 %. Un objet rêvé pour notre environnement ? Loin de là...

Car un problème majeur persiste : en France, seul 60 % de ces "boîtes-boissons" sont recyclées... Quand on sait qu'une canette met entre 100 et 500 ans à disparaître dans la nature, il y a de quoi avoir froid dans le dos!

le recyclage d'une tonne de cannettes en aluminium revient à économiser l’équivalent de ce que consomme en énergie une famille de 3 personnes sur une année...
A quoi servent les cannettes usagées? A tout pourvu que ce soit en aluminium : un vélo (670 cannettes), une voiture, un avion, … La valeur de la canette d’aluminium est ainsi de 6 à 20 fois plus élevée que tout autre matériau d'emballage usagé. Son recyclage rapporte davantage qu'il coûte.

mercredi 17 juin 2009

La méditation est un truc

Être silencieux est l’art le plus simple du monde. Ce n’est pas une action, c’est un non-faire. Comment cela peut-il être difficile ?

Je vous indique le chemin vers l’illumination par la paresse ! Il n’y a rien à faire pour l’atteindre, car elle est votre nature. Vous l’avez déjà. Mais vous êtes tellement occupé par vos affaires extérieures que vous ne pouvez pas voir votre propre nature.

Tout au fond de vous, c’est exactement comme en dehors de vous : il y a silence, extase, béatitude. Mais je vous en prie, soyez parfois bon avec vous-même : asseyez-vous simplement sans rien faire, ni physiquement ni mentalement. Détendez-vous, et pas à la manière américaine… car j’ai vu tant de livres américains intitulés « Comment vous détendre ? ». Ce titre montre déjà que l’auteur ne connaît rien à la relaxation. Il n’y a pas de « comment ».

Oui, c’est possible – Comment réparer votre voiture ; vous devrez faire quelque chose. Mais en ce qui concerne la relaxation, il n’y a rien à faire. Ne faites tout simplement rien. Je sais qu’au début vous trouverez que c’est un peu difficile. Ce n’est pas parce que la relaxation est difficile, c’est parce que vous êtes obsédé par l’action. Il faudra un peu de temps pour que cette obsession disparaisse.

Contentez-vous d’être, et observez. Etre n’est pas faire, observer non plus. Asseyez-vous en silence sans rien faire, en étant témoin de tout ce qui se passe. Des pensées traverseront votre esprit ; il se pourra que votre corps ressente des tensions ici ou là, vous aurez peut-être la migraine. Soyez-en simplement le témoin. Ne vous identifiez pas à cela. Observez, soyez un observateur sur la colline, et tout le reste se passe dans la vallée. C’est un truc, ce n’est pas un art.

La méditation n’est pas une science, ce n’est pas un art, c’est un truc – c’est ainsi. Tout ce dont vous avez besoin, c’est d'un peu de patience.

Les vieilles habitudes persisteront ; les pensées se bousculeront. Et votre mental est toujours à l’heure de pointe, le trafic est toujours encombré. Votre corps n’a pas l’habitude de s’asseoir en silence – vous vous tournerez et retournerez. Il n'y a pas de quoi s'inquiéter. Observez simplement que le corps se tourne et retourne, que le mental est un tourbillon, qu’il est plein de pensées – consistantes, inconsistantes, inutiles – des fantasmes, des rêves. Demeurez au centre, contentez-vous d’observer.

Toute les religions du monde ont enseigné aux gens à faire quelque chose : arrêter le processus de la pensée, forcer le corps à garder une posture immobile. C’est cela le yoga – une longue pratique pour contraindre le corps à l’immobilité. Mais un corps que l'on contraint n’est pas tranquille. Et toutes les prières, les concentrations et les contemplations de toutes les religions font la même chose avec le mental : elles le contraignent, elles ne permettent pas aux pensées de se mouvoir. Oui, vous avez la capacité de le faire. Et si vous persévérez, vous pourrez peut-être arrêter le processus de la pensée. Mais ce n’est pas une bonne chose, c’est absolument artificiel.

Quand la tranquillité vient d’elle-même, quand le silence descend sans que vous fassiez d’effort, quand vous observez les pensées et qu’arrive le moment où elles se mettent à disparaître et le silence à se révéler, c’est très beau. Les pensées s’arrêtent d’elles-mêmes si vous ne vous y identifiez pas, si vous restez un témoin et que vous ne dites pas : « Ceci est ma pensée. »

Ne dites pas : « Ceci est mal, ceci est bien », « Il devrait en être ainsi, il ne devrait pas en être ainsi ». Dans ce cas vous n’êtes pas un observateur ; vous avez des préjugés, vous avez certaines façons de penser. Un observateur n’a pas de préjugés, il ne juge pas. Il voit simplement, comme un miroir.

Quand vous amenez quelque chose devant un miroir, il reflète, tout simplement. Il ne juge pas que cet homme est laid, que cet homme est beau, il ne dit pas : « Aha ! Quel beau nez vous avez. » Le miroir n’a rien à dire. Sa nature, c'est de refléter ; il reflète. C’est ce que j’appelle méditation : vous reflétez simplement tout, dedans ou dehors.

Et je vous le garantis… Je peux le garantir parce que cela m’est arrivé, à moi et à beaucoup de mes amis : juste en observant patiemment – peut-être pendant quelques jours, peut-être quelques mois, peut-être quelques années. On ne peut pas le dire car chaque individu a sa collection personnelle.

Vous avez dû voir des gens collectionner des antiquités, ou des timbres. Chacun a une collection différente; la quantité est différente, le temps que cela prend sera donc différent – mais continuez à rester un témoin autant que possible. Et cette méditation n’exige pas un moment particulier. Vous pouvez laver le plancher et continuer silencieusement à vous observer pendant que vous le faites.

Je peux bouger ma main inconsciemment, sans l’observer, ou je peux la bouger en pleine conscience. Et cela fait une différence qualitative. Quand vous la bougez inconsciemment, c’est mécanique. Quand vous la bougez avec conscience, il y a de la grâce. Même dans la main, qui fait partie de votre corps, vous sentirez un silence, une fraîcheur – que dire du mental ? Grâce à votre observation incessante, peu à peu le trafic des pensées diminue. Des moments de silence apparaissent ; une pensée arrive, puis il y a un silence avant qu’une autre pensée n’apparaisse. Ces intervalles vous donneront un premier aperçu de la méditation, et la première joie d’arriver à la maison.

mardi 16 juin 2009

Habitudes

Toute action ou toute pensée peut se répéter indéfiniment, Des que vous coopérez avec elle, vous lui donnez de l’énergie. Tôt ou tard, elle sera devenue une habitude. Vous le ferez sans même avoir fait quoi que ce soit. Vous le ferez simplement a force d’habitude. Les gens disent que l’habitude est une seconde nature, en fait ce n’est pas exagéré de le dire. Au contraire, c’est plutôt un euphémisme ! En réalité, l’habitude devient votre première nature et votre réelle nature devient secondaire. Votre nature profonde ne devient rien de plus que des simples notes en bas de page ou en appendice dans un livre et l’habitude devient la trame du livre.
Vous vivez a travers vos habitudes, ce qui signifie que l’habitude vit d’une certaine manière a travers vous. Vous avez coopéré dans le passe avec vos habitudes et vous continuez à coopérer et donc, biensure, l’habitude persiste ; elle a dorénavant sa propre énergie. Petit a petit, l’habitude deviens maitre et vous devenez l’esclave, ;le serviteur. Il vous faut obéir aux habitudes.

dimanche 31 mai 2009

Un ancien proverbe dit :

Semez une pensée, récoltez un acte.
Semez un acte récoltez une habitude.
Semez une habitude, récoltez un caractère.
Semez un caractère, récoltez une destinée.

mercredi 13 mai 2009

Faire face à ses demons



Voici une très belle histoire tibétaine sur Milarepa 1052/1173.
L'un des quatre grands théoriciens du bouddhisme tibétain. A la recherche d’ancienne grotte de montagne dans l'Himalaya pour y méditer. Milarepa se trouva un jour dans une grotte habité par des démons qui le distrayait de ses pratiques méditatives.
Il essaya tout d’abord de les mater mais ils ne se laissèrent. Alors il décida de les honore et d'étendre a eux son amitié et sa compassion. La moitie d’entre eux partirent. Il accueillit du fond de son cœur ceux qui restaient et les invita à revenir quand il voulait. Face a cette invitation, tous les démons a l'exception d'un seul, particulièrement féroce, disparurent comme par enchantement sans tenir compte de son propre corps et avec un amour et une compassion extrême, Milarepa alla jusqu’au démon et plaça sa tête a l’intérieur de sa bouche en signe d’offrande. Le démon disparut sans laisser de trace et ne revint jamais.
Songer à l’histoire de Milarepa la prochaine fois que vous êtes en proie a vos démons intérieurs, émotions et états mentaux que vous trouver difficile ou déplaisant. Imaginez ce qu’il adviendrait si vous les accueillez au lieu d'essayer de vous en débarrassez.

dimanche 10 mai 2009

Citations de Bouddha


* Avec nos pensées, nous créons le monde.

* Celui qui est maître de lui-même est plus puissant que celui qui est maître du monde.

* Considère celui qui te fait voir tes défauts comme s'il te montrait un trésor.
Attache-toi au sage qui réprouve tes fautes. En vérité, c'est un bien et non un mal de fréquenter un tel homme.

* Il n'est pas de détresse pour celui qui a terminé son voyage, qui a abandonné tout souci, qui s'est libéré de toutes parts, qui a rejeté tous ses biens.


* Jamais la haine ne cesse par la haine.


* La vie n'est pas un problème à résoudre mais une réalité à expérimenter.


* Le bonheur est né de l'altruisme et le malheur de l'égoisme.


* Les chars pompeux des Rajahs sont détruits par l'usure. - Notre corps va de même vers un anéantissement certain,
mais le savoir du sage passe à un autre sage et ne côtoie jamais la destruction.

* Les constructeurs d'aqueducs conduisent l'eau à leur gré; celui qui fabrique les flèches les façonne; les charpentiers tournent le bois;
le sage se façonne lui-même.

* Mille victoires sur mille ennemis ne valent pas une seule victoire sur soi-même.


* Nous sommes ce que nous pensons. Tout ce que nous sommes résulte de nos pensées. Avec nos pensées, nous bâtissons notre monde.

* Soyez votre propre lampe, votre île, votre refuge. Ne voyez pas de refuge hors de vous-même.


* Tous les êtres vivants sont bouddha et ont en eux sagesse et vertus.

* Tout est douleur, tout est éphémère.


* Tu ne peux pas voyager sur un chemin sans être toi même le chemin.


* Vivons donc heureusement, sans haïr ceux qui nous haïssent. Parmi ceux qui nous haïssent, passons dépourvu de haine.

Les 7 facteurs d'eveil



LES SEPT FACTEURS D’EVEIL




1) La première qualité est l'attention : sati

Nous ne pouvons jamais avoir trop d'attention, c'est la base de la pratique. Nous devons observer tous les objets qui se présentent à notre conscience avec attention, compassion et détachement. Le détachement n'est pas le rejet. En étant détaché nous pouvons prendre de la distance et trouver le calme et la paix. Ce n'est pas une paix ordinaire, c'est une paix immense, qui n'exclut rien, et accepte tout ce qui se présente. Elle ne peut apparaître que dans le présent.

  • Lorsque l'on pense au passé, ce sont des souvenirs,
  • lorsque l'on pense au futur, ce sont des projets et non l'attention.


La liberté ne peut exister que dans le présent.

L'attention a comme qualité, la pénétration. Elle n'est pas superficielle.

  • Quand l'attention est faible c'est comme un objet qui flotte à la surface de l'eau et est emporté au gré des vagues. Nous sommes emportés par le passé et le futur, par les inquiétudes, les peurs.
  • Quand l'attention est forte, c'est comme une pierre qui pénètre et coule au fond de l'eau, elle ancre l'esprit dans le présent. Elle garde l'objet en vue et l'observe profondément.

À force d'observer, et d'expérimenter juste ce qui apparaît, notre esprit s'apaise et s'éclaircit. Nous pouvons voir la réalité.

Plus nous avons d'attention, plus nous pouvons nous rendre compte comment l'attention nous protège contre le désir, l'aversion, la haine et l'ignorance. Au fur et à mesure que nous avançons dans la pratique, le miroir de l'attention devient de plus en plus clair et beaucoup moins obstrué par les impuretés.


2) La seconde qualité est l'investigation : dhamma vicaya

Elle apporte la clarté, car c'est une sorte de curiosité, d'étude, d'examen. Lorsque des visiteurs déplaisants comme la douleur, la peur, la colère surgissent, au lieu de leur fermer la porte, nous devenons curieux au sujet de ces visiteurs, nous voulons savoir à quoi ils ressemblent, nous les incluons dans notre pratique.

Il est bien évidemment difficile de s'ouvrir pour accueillir des états déplaisants et de les regarder avec curiosité et précision. Toutefois, si au lieu de nous renfermer, de nous contracter, nous faisons preuve de curiosité à leur égard, nous pourrons nous apercevoir que cette investigation croît, ainsi que l'énergie qu'elle génère.

Elle nous montre le chemin, la vérité, comment les choses sont réellement, de la plus petite vérité à la plus profonde. Nous devons laisser de côté les concepts et expérimenter la réalité, c'est-à-dire ce qui apparaît à chaque instant. Ce sont nos concepts qui nous emprisonnent et empêchent la clarté d'émerger, car nous nous attachons à nos concepts. Lorsque nous lâchons prise, la liberté est complète. Quand la lumière de la curiosité brille sur les choses, elles deviennent enfin accessibles.

Un jeune homme avait des crises d'angoisse. En observant avec curiosité sa difficulté à respirer, ses tremblements, son agitation, ainsi que toutes les sensations qui accompagnaient ses angoisses, il finit par en guérir et ne plus avoir besoin de prendre de médicaments.

Utiliser notre curiosité de cette façon est efficace et utile. Nous nous perdons facilement dans les spéculations intellectuelles, il est préférable d'utiliser notre attention qui clarifie et rééquilibre.


3) La troisième qualité est l'énergie, l'effort : viriya

L'énergie et l'effort sont indispensables et doivent être tous deux équilibrés. Le début de la pratique requiert beaucoup d'énergie et d'effort. Nous devons constamment ramener l'esprit. Il faut aussi fournir un grand effort pour surmonter les doutes, l'agitation, la somnolence, l'ennui. Cependant, avec douceur et énergie nous devons observer encore et encore.

Au fur et à mesure que nous avançons dans la pratique, nous pouvons voir où notre énergie est bloquée.

Nous supportons en général trois peines, au lieu d'une seule.

  • Toutes les peines que nous avons eues,
  • celles que nous avons maintenant,
  • celles que nous aurons.

Nous gaspillons beaucoup d'énergie quand nous jugeons, quand nous critiquons. Ceci entraîne des tensions, des contractions dans les épaules, le ventre ou la tête, ainsi que de la fatigue. Ce sont des signes qui nous permettent de nous apercevoir que nous faisons trop d'effort, que nous luttons, que nous cherchons à gagner quelque chose, à atteindre quelque chose. Nous pouvons à ce moment nous souvenir qu'il n'y a rien à faire, seulement rester là, immobile et observer.

Nous devons ouvrir notre cœur, tel un Bouddha, et accueillir les milliers de joies et de peine de la vie. C'est l'attention qui nous aide à voir et à ajuster notre effort ou bien à nous ouvrir et à nous décontracter.

Rejeter les choses bloquent notre énergie. La peur requiert beaucoup d'énergie pour être repoussée,accepter demande du courage et nous fait progresser. Nous pouvons nous approcher de nous-mêmes avec douceur et compassion, au lieu de nous juger et nous pourrons trouver alors beaucoup d'énergie.

La continuité est un aspect important, cela signifie être attentif constamment. Nous devons être curieux pour voir à quel moment, dans quelles circonstances, nous perdons notre attention ; et avec douceur, constance et patience revenir sans cesse dans le présent. Notre attention s'approfondira tout naturellement.


4) La joie est la quatrième qualité : piti

C'est un grand plaisir, une sorte d'émerveillement, de contentement.

Parfois, quand on pratique, on peut devenir sérieux et tendu, alors que la joie apporte le bien-être. Nous ne pouvons pas avancer réellement si nous fermons la porte à la joie. Cette joie est très différente des plaisirs ordinaires. C'est une sorte d'unité du corps, de l'esprit et du cœur.

Lorsque nous nous extirpons de la conception du soi, de l'ego, nous connaissons une expansion, la liberté, un soulagement et une grande joie. Nous pouvons facilement nous attacher à cette joie. Mais ce n'est pas un état permanent, elle ne durera pas. Il ne faut pas chercher à la retrouver, vouloir la retenir, s'y accrocher.

Quand la joie emplit notre être, notre esprit devient calme et l'on ressent un grand bien-être. Cependant, la joie doit être équilibrée avec l'attention, sinon nous pouvons devenir agités.



5) La cinquième qualité est le calme, la tranquillité : passaddhi

Nous sommes habitués à agir, à l'action et il nous est difficile de rester immobile et calme. Cependant, nous en avons la capacité. Le calme est déjà là, en nous, il est simplement recouvert par notre agitation. Cette tranquillité nous fait voir clairement les choses. Quand nous méditons, nous ne devons pas bouger, nous sommes conscients de la respiration, des bruits qui vont et viennent, nous abandonnons le poids du passé et les appréhensions du futur. Nous sommes seulement dans le présent, et pouvons être heureux si nous acceptons les choses comme elles sont. Nous sommes attentifs et laissons les choses suivre leurs cours. Notre esprit se calme et nous pouvons voir clairement la nature de toutes les choses.

C'est comme si nous nous trouvions au milieu d'une foule. Nous regardons calmement les gens passer, aller et venir. Nous les laissons être, nous ne cherchons pas à les suivre, ni à les chasser. Nous restons immobiles, calmes, à l'aise.

Nous pourrons ensuite nous relier à ce calme en nous où que nous soyons. Il y a bien plus de paix en nous que nous pouvons imaginer. En étant calme, nous pouvons faire face à la vie plus judicieusement.


6) La sixième qualité est la concentration : samadhi

C'est la capacité à rassembler toute notre énergie, à être calme et à voir clairement. Cela permet à la sagesse de se manifester.

Tout le monde peut y arriver, même si certains ont plus de facilités que d'autres. Nous devrions avoir la détermination suivante : « je ne me lèverai pas de mon coussin, même si mes os devaient se rompre et ma chair se dessécher. »

La souffrance nous permet de grandir et de nous éveiller. Si l'on fuit la souffrance on ne pourra pas se libérer. Même la trahison et le deuil peuvent nous éveiller. Nous ne devons pas rechercher le calme et la paix, ils surgiront automatiquement. Si nous utilisons notre concentration pour échapper à la réalité, nous perdons notre temps. Nous devons utiliser notre concentration pour examiner la nature de notre esprit car c'est la seule chose qui peut nous libérer.

Revenir sans cesse à l'instant présent apporte le calme et nous éloigne de l'agitation. Toutefois, il ne faut pas vouloir se débarrasser des pensées. Il ne faut pas résister, forcer pour trouver le calme.

Il faut se détendre et observer.

Nous devons être attentifs, nous connecter à l'objet, que ce soit la respiration, l'abdomen ou autre chose et y revenir constamment avec patience et douceur, sans lutter, ainsi l'esprit se calme, et la clarté émerge. La continuité est importante. La concentration n'arrive pas par hasard, toute seule, mais par nos efforts répétés pour être présent. Si nous ne faisons pas suffisamment d'efforts, elle ne pourra pas se développer.

Lorsque notre concentration s'approfondit, nos pensées se calment, la clarté apparaît, et nous pouvons même être concentrés dans nos activités, être conscients de nos doutes, de nos peurs, de notre confusion.

Nous développons la stabilité et la compréhension.

C'est un état très agréable auquel nous pouvons nous attacher facilement. Nous devons nous souvenir que nous ne sommes pas ici pour ressentir des sensations agréables mais pour nous libérer de la souffrance.


7) La septième qualité est l'équanimité : upekkha

Elle nous permet d'être avec ce qui existe sans être perdu ou désespéré, sans prendre les choses personnellement ; c'est l'acceptation totale de ce qui est.

Mais ce n'est pas être indifférent ou passif. C'est lié à la compréhension, à l'ouverture et à la clarté. Nous pouvons savoir où, quand et comment agir. Ce n'est pas vouloir changer ou contrôler les choses selon nos souhaits.

C'est accepter les choses simplement comme elles sont.

Nous passons beaucoup de temps à résister, à lutter, à rejeter, à ne pas accepter les situations et les gens. Nous ne désirons que ce qui est plaisant, agréable et bénéfique, mais cela génère beaucoup d'anxiété et de souffrance. Si nous permettons aux choses d'être ce qu'elles sont, si nous les acceptons, nous ressentons alors une grande paix. Avec l'équanimité, chaque instant est parfait, notre cœur s'ouvre à ce qui est plaisant, tout comme à ce qui est déplaisant. Nous sommes tolérants vis-à-vis de ce qui est désagréable.

Par la pratique, l'équanimité se développe et nous devenons capables de lâcher prise, d'accepter et de voir les choses telles qu'elles sont réellement. La sagesse et la compréhension émergent tout naturellement.

Nous ne pouvons pas faire surgir ces qualités, ces facteurs d'éveil par notre volonté. Ils ne se développent que grâce à la pratique, à une motivation et une intention sincères, au désir d'être présent, avec patience.

Quand ces qualités sont pleinement développées, l'esprit devient lumineux et clair, plein de joie, de paix et de liberté. Nous pouvons enfin vivre harmonieusement et heureux.


Extraits de discours du Vénérable U Pandita*




*Sayadaw U pandita est l'un des maîtres contemporains du bouddhismme theravada.

Naît en Birmanie et est ordonné moine à l'âge de sept ans. Il suit la voie enseignée par Mahasi Sayadaw. À partir de 1951, il se rend dans de nombreux pays d'Asie, en Europe et aux États-Unis pour y enseigner la méditation vipassana. Il est actuellement l'abbé d'un monastère à Rangoon